LI.DESTRUCTION DE L´INQUISITION
Maintenant, qu'il nous soit permis de demander au lecteur si c'est une bonne et sage pensée qui a présidé à la rédaction de ce livre ; est-ce un pamphlet injurieux et de mauvaise foi lancé contre l'inquisition, ou un récit fidèle, une appréciation impartiale des faits qui se sont accomplis à cette mémorable et sanglante époque? Quelle terrible histoire nous venons de lire! quels drames palpitants d'intérêt, dont les diverses péripéties, rigoureusement conformes à la réalité, surpassent tous les rêves de l'imagination! Que de sombres et épouvantables mystères! que de souillures et de sacriléges! que de honte et de sang !
L'auteur nous a initiés complétement aux moeurs honteuses, aux débordements infâmes des hauts dignitaires du saint office, au fanatisme stupide et barbare des agents subalternes, aux horribles supplices que le génie infernal et l'ascétisme farouche des moines savait inventer. Ces supplices produisaient de trop bons résultats au profit de ces moines insatiàbles pour qu'ils consentissent à y renoncer. Que de concessions arrachées ainsi à la souffrance! que de richesses et de puissànce extorquées légalement! que d' aveux imaginaires dictés par la terreur! que dé révélations mensongères tournant toutes au profit dé la politique et des haines inquisitoriales ! Que de victimes immolées pour l' édification du monde chré- tien, la propagation de la foi catholique, et pour la plus grande gloire de Dieu !
"Croira-t-on que de telles abominations se soient perpétuées durant plusieurs siècles ? Ce n'èst que le 4 décembre 1808 que Napoléon, usant de ses droits de conquérant, décréta à Chamartin , village près dé Madrid, la suppression des tribunaux du saint office, comme attentatoires à la souveraineté. Lorsque Joseph eut été reconnu roi d'Espagne, tous les procès criminels, à l'exception de ceux qui pouvaient appartenir à l'-histoire par leur importance et leur célébrité, ou par la qualité des personnes, furent brûlés par son ordre; mais on conserva dans leur entier les registres des résolutions du conseil, les ordonnances royales, les bulles et lés brefs de Rome, les affaires relatives au tribunal, et toutes les informations sur les généalogies des employés du saint office.
Presque tous les bâtiments appartenant à l'inquisition furent renversés à cette époque; mais ce ne fut pas sans peine et sans effusion de sang.
Pour en citer un exemple, nous laisserons parler le colonel polonais Lumanousk, chargé par le maréchal Soul de détruire l'inquisitioh de Madrid.
« Etant en 1809 à Madrid, mon attention se porta sur la maison de l'Inquisition; Napoléon avait déjà publié un édit pour la suppression de cette institution partout où ses armes victorieuses s'étendaient. Je fis souvenir le maréchal Soult, alors gouverneur, de ce décret; sur quoi il m'ordonna de me mettre en devoir de détruire l'Inquisition. Je lui fis observer que mon régiment, le 9e des lanciers polonais, était insuffisant pour un tel service; mais je lui dis que, s'il y ajoutait déux autres régiments, je l'entreprendrais. Il accéda à ma demande.
« L'un de ces régiments, le 117e, était sous les ordres du colonel de Lille. Avec ces troupes, je me mis en route pour l'Inquisition. Le bàtiment était entoure d'un mur très-fort et garde par environ 400 soldats. Arrivé sous les murs, je m'adressai à une des sentinelles et je sommai les pères de se rendre à l'armée impériale et d'ouvrir les portes de l' Inquisition. La sentinelle, qui se tenait debout sur le mur, parut s'entretenir quelques instants avec quel-qu'un dans l'intérieur, après quoi elle fit feu sur nous et tua un de mes hommes. Ce fut là le signal d'attaque, et j'ordonnai à mes troupes de faire feu sur ceux qui paraîtraient sur le mur. Il devint bientôt évident que le combat était inégal.
« Les murs de l'Inquisition etaient couverts des soldats du saint office; il y avait aussi un parapet sur le mur derrière lequel ils se cachaient, n'en sortant que pour s'exposer en partie pendant qu'ils déchargeaient leurs mousquets. Nos troupes étaient dans une plaine ouverte et exposées à un feu meurtrier; nous n'avions pas une pièce d'artillerie; nous ne pouvions pas non plus escalader les murs, et les portes résistaient avec succès à tous nos efforts pour les enfoncer. Je vis qu'il était nécessaire de changer de mode d'attaque, et fis couper et tailler des arbres qui, apportés sur le lieu même devaient nous servir en guise de bélier.
« Deux de ces 'machines furent mises entre les mains d'autant d'hommes que cela etait nécessaire pour travailler avec avantage, et ils commencèrent à porter de grands coups redoubles contre les murs, sans s'inquiéter de la grêle de balles qu'on voyait pleuvoir sur eux; Bientôt les murs commencèrent à trembler ; et, sous les efforts persévérants et bien dirigés du bélier, une brèche fut faite, et les troupes impériales s'élancèrent dans l'Inquisition .
« Ici nous eûmes un échantillon de ce que peut être l' effronterie jésuitique. L'inquisiteur général et les pères confesseurs, dans leurs robes sacerdotales, sortirent tous de leurs retraites, comme nous étions à nous frayer une entrée dans l'intérieur de l'Inquisition; et avec des visages allongés, leurs bras croisés sur la poitrine et leurs doigts reposant sur leurs épàules comme si , n'ayant rien entendu du bruit cause par l'attaque et la défense, ils venaient d'apprendre ce qui se passait, ils s'adressèrent avec un ton de reproche à leurs soldats, disant :
« Pourquoi vous battez-vous avec Dos amis les Français ? »
« Il parait que leur intention était de nous faire croire qu'ils n'avaient nùllement autorisé la défense, espérant, en nous amenant à penser qu'ils étaient nos amis, pouvoir profiter plus aisément de la confusion et du pillage de l'Inquisition pour s'échapper; Leur artifice était cependant trop mal imaginé et ne put réussir. Je les fis garder à vue et tous les soldats de l'Inquisition furent faits prisonniers. Nous commençâmes alors à examiner cette prison de l'enfer.
« Nous traversâmes chambres après chambres; nous trouvâmes des autels, des crucifix et des cierges en abondance, mais ne pûmes découvrir aucune trace de l'iniquité qui devait s'exercer dans ce lieu, aucune de ces choses extraordinaires que nous nous attendions à trouver dans une maison de l'inquisition. On y voyait la beauté, la splendeur, l'ordre le plus parfait. L'architecture, les proportions, tout était admirable. Les plafonds et les planchers étaient d'un brillant poli. Les parquets de marbre étaient arrangés avec un goût exquis. Il y avait tout ce qui peut plaire à l'oeil et à un esprit cultivé; mais où étaient ces instruménts de torture dont on nous avait parlé? où étaient ces donjons dans lesquels on disait qu' étaient des êtres humains ensevelis tout vivants ? Nous les cherchions en vain. Les saints pères nous assurèrent qu'on les avait calomniés, que nous avions tout vu.
« Je me préparais à abandonner mes recherches, me laissant persuader que cette Inquisition était différente de celles dont on nous avait parlé; mais le colonel de Lille ne pouvant renoncer si facilement à la poursuite, me dit: « Colonel, vous êtes commandant aujourd'hui, et ce que vous ordonnez doit se faire: mais si vous voulez suivré mon conseil, faites examiner davantage ce parqùet de marbre, faites verser de l'eau dessus, et nous verrons s'il n'y apeut-être pas d' endroit où elle s'écoule plus facilement.» Je lui répondis: « Colonel, faites comme il vous plaira; » et je fis apporter de l'eau.
« Les plaques de marbre étaient; grandes et d'un superbe poli. Après que l'eau eut été versée sur le parquet, au grand mécontentement des inquisiteurs, nous en examinâmes soigneusement toutes les fentes pour voir si l'eau s'y infiltrait. Peu après le colonel de Lille s'écria qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait. A côté d´une de ces plaques de marbre l'eau coulait très-vite, comme s'il y avait un vide au-dessous. Toutes les mains se mirent alors à l'ouvrage pour de plus amples découvertes; les officiers avec leurs épées et les soldats avec leurs baïonnettes cherchaient à dégager l'interstice et à soulever la plaque. D'autres frappèrent à coups redoublés avec les crosses de leurs mousquets, tâchant de la briser, tandis que, les prêtres se récriaient contre la profanation de leur belle et sainte maison. Tout à coup un soldat frappa un ressort d'un coup de crosse, et la plaque se souleva; alors les visages des inquisiteurs devinrent pâles. et, comme Balthazar, quand une main parut écrivant sur la muraille, ces hommes de Bélial se mirent à trembler de tous leurs membres.
« Nous regardâmes sous la plaque fatale qui s'était un peu soulevée et nous vimes un escalier. Je m'approchai de la table et je pris d'un des candélabres un cierge de quatre pieds de long qui brûlait, afin d'explorer notre découverte. Comme je m´en emparais, je fus arrêté par un des inquisiteurs qui, mettant doucement sa main sur mon bras, me dit d'un air dévot: « «Mon fils, vous ne devez pas
« toucher cela de vos mains ensanglantées; cela est sacré.- Bien , « lui répondis-je, j'ai besoin d'un flambeau sacré pour sonder l'iniquité. J'en prends la responsabilité sur moi. » Je pris le cierge, descendis l'escalier et découvris alors pourquoi l'eau nous avait révélé ce passage. Sous ce parquet était un plafond bien joint, excepté là où se trouvait la trappe. De là le succès de l'expédient du colonel de Lille.
« Arrivés au bas de l' escalier, nous entrâmes dans une grande chambre carrée, appelée la salle du jugernent. Au milieu se trouvait un gros bloc: une chaise y était fixée; c' était là qu'ils avaient l'habitude de placer l'accusé, lié à son siége. D'un côté de la chambre était un autre siége élevé. appelé le trône du jugement. Celui-ci était occupé par l'inquisiteur général. Il y avait, tout autour, des siéges moins élevés pour les pères, lorsqu'il s'agissait des affaires de la sainte inquisition. De cette chambre nous passâmes à droite, et trouvâmes de petites cellules s'étendant dans toute la longueur de l' édifice; mais ici quel spectacle s'offrit à notre vue ! Comme la religion bienfaisante du Sauveur avait été jouée par des hommes qui en faisaient profession! Ces cellules servaient de cachots solitaires où les malheureuses victimes de la haine inquisitu- riale étaient enfermées jusqu'à ce que la mort vînt les délivrer de leurs bourreaux. On y laissait leurs corps jusqu'à la décomposition, et les cachots étaient alors occupés par d'autres. Afin que cela n'incommodât pas les inquisiteurs, il y avait des tuyaux assez' grands pour emporter l'odeur infecte des cadavres.
Dans ces cellules nous trouvâmes les restes de quelques hommes qui avaient expiré récemment, tandis que dans d'autres on ne trouvait que des squelettes enchaînés au plancher. Dans quelquesunes nous trouvâmes des victimes vivantes de tout âge et de tout sexe, depuis le jeune homme et la jeune fille, à des vieillards de soixante et dix ans, tous aussi dépouillés de vêtements qu'à l'heure de leur naissance !
« Nos soldats s'occupèrent immédiatement à délivrer ces captifs de leurs chaînes et ôtèrent une partie de leurs vêtements pour en couvrir ces malheureuses créatures; ils désiraient vivement les amener à la lumière du jour ; mais, reconnaissant le danger qu'il y aurait eu à le faire, je m'y opposai et insistai pour qu'on leur donnât premièrement ce dont ils pouvaient avoir besoill, et pour, qu'on ne leur fït voir le jour que d'une manière très-graduelle. Ayant visité toutes ces cellules et ouvert les portes des prisons de ceux qui vivaient encore, nous allâmes visiter une autre chambre à gauche. Là nous trouvâmes tous les instruments de torture que le génie des hommes ou des démons a pu inventer .
« A leur vue, la fureur de nos soldats ne put plus se contenir; ils s'écrièrent que chacun des inquisiteurs, moines et soldats de l'établissement, méritait d'être mis à la torture, Nous n'essayâmes pas de les retenir. Ils commencèrent immédiatement l'oeuvre de la torture sur la personne des pères. Je vis agir quatre espèces différentes de torture, puis me retirai de cette affreuse scène, qui dura tant qu'il y eut un seul individu habitant cette antichambre de l'enfer, sur lequel les soldats pussent assouvir leur vengeance.
« Aussitôt que les pauvres victimes sortieg des cellules de l'Inquisition purent être, sans danger, amenées de leur prison à la lumière du jour (la nouvelle s'était répandue qu'un grand nombre de malheureux avaient été sauvés de l'Inquisition), on vit arriver tous ceux auxquels le saint office avait arraché des amis; ils venaient voir s'il y avait quelque espoir de les retrouver en vie. Oh! quelle rencontre que celle-là !
« Cent personnes environ, qui avaient été ensevelies pendant bien des années, étaient maintenant rendues à la société de leurs semblables : plusieurs retrouvèrent ici un fils, là une fille; ici une soeur et là un frère. Quelques-uns, hélas! ne reconnurent point d'amis. Cette scène, on ne peut la décrire! Après en avoir été témoin, voulant achever l'oeuvre que j'avais commencée, je me rendis à Madrid, et obtins une grande quantité de poudre que je plaçai sous l' édifice et dans ses souterrains. Des milliers de spectateurs attentifs nous regardèrent mettre le feu. Les murs et les tourelles massives de l'orgueilleux édifice s' élevèrent en débris vers les cieux. L'lnquisition de Madrid n'existait plus.»
La suppression des tribunaux de l'inquisition avait été de nouveau prononcée, le 12 février 1813, par les cortès générales extraordinaires d'Espagne, comme incompatibles avec la nouvelle constitution politique de la monarchie; mais, le 21 juillet 1814, ils furent rétablis par ordonnance de Ferdinand VIl, rentré en Espagne par suite du traité de Valençay.Ce fut François Mier é Campillo, évêque d' Alméria, que ce roi nomma le quinzième inquisiteur général. Dans les ordonnances de ce nouvel inquisiteur, on trouve des maximes aussi contraires aux vrais intérêts de l'État qu'à ceux de la religion; et, bien que la torture dût être abolie à cette époque par la force des circonstances, dans les tribunaux de l'inquisition, on la vit renaître en 1810, avec un auto-da-fé, pour cause d'hérésie. Joseph Mario Morellos fut une des dernières victimes.
L'inquisition ne fut définitivement abolie en Espagne qu'en 1821. Aujourd'hui elle n'existe plus; et grâce aux progrès de la raison humaine, on essaierait vainement de reconstruire ce sanglant édifice du passé. Toutefois, lès iquisiteurs ont laissé de nombreux successeurs de leurs monstrueuses doctrines, des prêtres fanatiques, avides comme eux de richesses et de domination, d'aventureux soldats de la foi, ardents familiers du saint-siége, farouches janissaires du pape, qui veulent tout gouverner et envahir au nom de la religion, d' astucieux casuistes trouvant des excuses pour tous les crimes, professant l'abominable maxime que la fin justifie les moyens, et qui, décidés à tout oser, s'avanceront, sans jamais reculer, à la conquête de l' absolue puissance: per fas et nefas .
Ces dangereux héritiers de l'inquisition ont comme elle de nombreux et influents auxiliaires; ils forment aussi une vaste société répandue sur tout le globe, disposant d'immenses ressources, agissant tour à tour par la terreur, par la séduction, par la force, par l'argent, obéissant à la volonté d'un seul, servilement et machinalement, comme un cadavre (perindè ac cadaver) , marchant tous au même but comme un seul homme. Cette société relève la tête avec arrogance, prête à saisir le pouvoir aux mains débiles qui ne savent pas le garder; c' est cette redoutable société qui a si longtemps troublé, désolé les États, divisant pour régner, semant la discorde et l'anarchie pour récolter la domination; cette même société qui maintenant encore déchire l'Italie, menace la Prusse, fomenté la guerre civile d'Espagne, asservit la Belgique, a fait couler le sang à Lucerne et se maintient librement en France malgré les lois d'expulsion qui viennent se briser à ses pieds. Qu'on y prenne bien garde et qu'on ne se lasse pas de résister; car ces fanatiques sectaires ne se lasseront pas de combattre, et ils ne se reposeront dans la victoire que quand ils auront absolument reconquis la souveraineté spirituelle et temporelle comme au bon temps de l'inquisition !
Mais ils rencontreront heureusement des hommes prêts à tout sacrifier pour les démasquer. Nous pensons avoir assez bien commencé notre tâche, si nous en jugeons par la manière dont le public accueillit les Mystères de l'Inquisition. Après avoir dévoilé par cet ouvrage les véritables causes de cette léthargie morale, politique et littéraire, qui a si longtemps retenu les peuples captifs dans les langes de l'ignorance, nous en publions un autre qui a pour but de signaler les envahissements mysterieux du clergé de notre époque et ses efforts permanents contre les idées de progrès et de civilisation de la société actuelle.
Nous avons la conviction d'arriver à ce résultat en faisant paraître un ouvrage qui est pour ainsi dire la suite de celui-ci et qui a pour titre, le Secret de Rome au XIXe siècle.
Rome est sans doute loin des jours abominables qui ont souillé les annales du pontificat; mais ses désirs secrets, ses pensées intimes et ses haines profondes ne sont point changées; ses desseins, sa cupidité et son ambition sont restés les mêmes.
Rome est le foyer et la patrie d'associations funestes qui s'attaquent par une domination occulte à toutes les nationalités; c'est surtout la France que ces empiètements menacent. Nous pensons que c'est à elle qu'il appartient de combattre avec le plus d' énergie cette invasion, et de chercher à renverser ce vieux colosse de la papauté, encore brillant au dehors et rongé en dedans par la corruption et le mensonge.
Depuis le commencement de ce siècle le clergé a reconquis la meilleure part de ce qu'il avait perdu par la révolution de 1789 ; il a été ébranlé un instant par la secousse des événements de 1850 ; mais aujourd'hui il se dresse plus que jamais contre le mouvement intellectuel qui repousse ses orgueilleusès prétentions. C' est dans l'ombre qu'il veut accomplir cette tâche; ce qu'il craint le plus c'est la lumière. En révélant le Secret de Rome au XIXe, siècle nous lui arrachons son masque trompeur, nous allumons un immense flambeau aux lueurs duquel Rome apparaîtra sous les yeux de nos lecteurs avec le faux éclat de son faste hypocrite et le stigmate honteux de ses moeurs dissolues.
Que le lecteur daigne nous suivre, et il jugera.
P. BOIZARD.
MYSTÈRES DE LÍNQUISITION ET AUTRES SOCÉTÉS SECRÉTES DÉSPAGNE
par M. V. DE FÉRÉAL
avec notes historiques et une introduction de
M. MANUEL DE CUENDÍAS
ILLUSTRÉS DE 200 DESSINGS PAR LES ARTISTES LES PLUS DITINGUÉS
PARIS
P. BOIZARD, EDITEUR, SUCESSEUR DE KUGELMANN
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1845
Ilustraciones más importantes de la obra sobre la Inquisición Española
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